Il est temps de planter le décor géographique et politique de l'archipel. Celui-ci comprend principalement la Grande Terre (l'île principale allongée, les îles Loyauté groupe de trois îles se trouvant à l'est et l'île des Pins au sud).


A l'origine, le territoire de la Nouvelle-Calédonie est peuplé de Mélanésiens (j'emploie pour l'instant ce terme qui désigne la source de la culture des premiers habitants noirs et signifiant "qui est originaire de cette région ou qui y habite").

Pano de présentation ouvrant l'accès au fort Téremba.

L'habitat traditionnel étant la case.

Puis ont débarqué les premiers "arrivants" d'abord Britanniques puis Français, colons libres et travailleurs étrangers. Les îles Loyauté devinrent alors le théâtre, souvent sanglant, de sévères luttes de pouvoir entre les pasteurs protestants et les missionnaires catholiques. Quatre langues principales émergent dans les échanges : le drehu à Lifou, le nengone à Maré, le ïaaï à Ouvéa et sur la Grande Terre, l’ajië, la langue de Houaïlou.

C'est vers 1844 que les premiers militaires français débarquent sur la Grande Terre. Et que commence la colonisation à proprement parler.

C'est aussi l'époque où Napoléon III décide de créer une colonie pénitentiaire qui fut très vite perçue comme une prison sûre pour les opposants politiques de l'époque. On les appelait alors les déportés (peine infligée pour des crimes politiques) dont les plus connus seront issus de la Commune. Auxquels sont ajoutés les transportés ou "chapeau de paille" (condamnés de droit commun et assujettis aux travaux forcés) et les rélégués (récidivistes de petits délits comme vol, vagabondage, escroquerie, rupture de ban). Pour toutes ces catégories de personnes, il avait été décidé, dans le but de peupler la Nouvelle-Calédonie, que les bagnards, tant les hommes que les femmes, devaient rester sur le territoire une durée égale au nombre d'années d'emprisonnement effectuées et vous le devinez, dans des conditions de vie plus que précaires qui étaient en totale contradiction avec celles pratiquées par les autorités administratives.


A ces populations, seront par la suite ajoutées des populations d'origine arabe et berbère


mais aussi, à partir de la découverte du nickel par Jules Garnier en 1863, Indiens de La Réunion, Néo-Hébridais (Vanuatais), Japonais, Indochinois, Javanais des Indes néerlandaises, favorisant ainsi l’immigration de la main-d’œuvre à bon marché. À partir de 1871, la Nouvelle-Calédonie bénéficia de l’arrivée d’émigrants d’Alsaciens et de Lorrains fuyant l’occupation allemande ou d'émigrants anglo-saxons, italiens, irlandais. Évidemment, seules les émigrants français, et non pas les travailleurs étrangers, pouvaient bénéficier de terres gratuites. Cela aura son importance dans l'évolution politique future et fait partie des revendications que les Kanaks avancent dans leurs discussions. Car depuis l'insurrection de 1878, une profonde défiance s'est installée entre les deux communautés.

Vous le comprenez maintenant, deux points se dégagent pour la compréhension de l'évolution du territoire. D'une part, la colonisation pénale a fortement contribué à fonder les racines de la société calédonienne d'aujourd'hui avec comme principaux leitmotivs, le travail, la sueur, l'attachement à la terre, la dureté à la peine. D'autre part, l'importance du métissage de la population calédonienne qui est une réussite indéniable dans ce domaine.


Il ne me reste plus qu'à aborder le côté économique du territoire avec l'exploitation du nickel et les enjeux engendrés dans les trois provinces qui forment maintenant le territoire.
Peut-être dans un troisième volet.

Tres beau reportage, merci du partage

Merci Jacky, c'est sympa.

Très beau reportage, très instructif !
Et belles photos

C'est aussi mon bonheur de vous faire partager mes sensations sur mon île.

Merci Myriam pour ton appréciation.

Merci Henri pour cette belle présentation venant du fond du cœur. Un beau pays du bout du monde.

Merci pour ce beau partage pour une île que pour ma part je ne connais pas du tout. Très beau et bon reportage.

Merci à tous deux, en espérant pouvoir vous donner des raisons de vouloir découvrir et aimer cette belle île.

C'est un beau reportage et je te remercie Henri pour ce partage. Ca donne vraiment envie d'y aller

Merci Henri de nous faire découvrir ton île. Ca donne vraiment envie !

Merci Fred et Alexia, content que cela vous plaise.